Arbre aux quarante écus
Ginkgo biloba
Famille des Ginkgoaceae.
Hauteur : 24 m - Diamètre de tronc : 119 cm
S'élevant au dessus de ses voisins tilleuls, ce ginkgo haut de 24 m participe à la mise en valeur de la façade arrière de l'Hôtel de Ville. Alors que les tilleuls sont régulièrement taillés en "têtes de chat", ce ginkgo a le loisir de se développer selon son architecture naturelle, si particulière.
Le ginkgo est sans doute le plus vieil arbre du monde, empreint de mystères, évocateur de voyages, cet arbre surprend par ses caractéristiques botaniques, son histoire…
Il est en effet le seul rescapé d’une famille qui connut son origine à l’ère secondaire comme en atteste les traces fossiles retrouvées. Agé de près de 270 millions d’années, il a ainsi surmonté les plus grands bouleversements climatiques de notre planète.
Chaque sujet est unisexué, il existe donc des sujets mâles et femelles. Certains disent qu’il pond des œufs. En effet, le fruit femelle est un ovule, qui peut se développer sans fécondation. Le Ginkgo et les Cycas sont également les seules plantes à graines qui ont des spermatozoïdes à cils vibratiles.
Il fut découvert au Japon en 1690 par le botaniste allemand Kaempfer et introduit en Europe au 18ème siècle en Hollande puis en Angleterre. C’est là que M. de Pétigny le découvrit en 1788 et l’introduisit en France.
Le ginkgo fut d'abord employé dans la construction des temples qui ont longtemps eu le privilège impérial de pouvoir cultiver ces arbres sacrés.
Son nom français lui vient de son arrivée en France. M. de Pétigny acheta 5 plants à un jardinier londonien, pour 200 écus ; soit 40 écus pour chaque plant. On peut encore admirer au Jardin des Plantes à Paris, deux des plants ramenés.
Cet arbre écrit une belle page de son histoire lors de la seconde guerre mondiale : le 6 août 1945, les américains lâchèrent leur bombe atomique sur Hiroshima, détruisant entièrement la ville et la végétation présente. Un Ginkgo, situé devant un temple à environ un kilomètre de l’épicentre, semble avoir été le premier arbre à bourgeonner lors du printemps 1946 (le temple lui-même ayant été détruit ). Ce Ginkgo (dénomé Hosen-Ji), symbole de vie et d’espoir au japon, fut intégré dans l'escalier d'accès lors de la reconstruction du temple. Cinq autres Ginkgo survivants sont également vénérés dans la ville.