Rue Esprit des lois

 



Le port par Jules Phillippe
© Mairie de Bordeaux, photo JM. Arnaud


L'ancienne rue Porte Richelieu, allusion à une ancienne porte (en fait une grille) qui la clÎturait à l'est, a été rebaptisée rue Esprit des Lois à la Révolution française, en hommage au célÚbre ouvrage de Montesquieu.
Cette voie débouche sur l'ancienne place du Marché aux Vins - on y vendait jadis le vin par barriques - devenue ensuite place Richelieu et enfin place Jean JaurÚs.
A l'angle de la place et du cours du Chapeau-Rouge se trouve l'hÎtel Boyer FonfrÚde, construit par l'architecte Victor Louis entre 1774 et 1777, et célÚbre pour son escalier monumental. On raconte qu'un cavalier et sa monture le gravirent jusqu'au 3e étage et que monsieur Boyer-FonfrÚre reçut un jour une lettre avec pour simple adresse "Au propriétaire du plus bel escalier de Bordeaux".
A l' extrémité de la place, se trouvait un hÎtel célÚbre, l'hÎtel de Fumel. La peintre Elisabeth Vigée Lebrun qui y séjourna en 1820 écrivait :
"ArrivĂ©e Ă  Bordeaux, je me logeais dans la plus belle auberge, dans l'hĂŽtel Fumel qui, avant la RĂ©volution, appartenait au marquis de ce nom. Cet hĂŽtel est admirablement situĂ©, tout en face du port qui peut contenir des milliers de vaisseaux ; l'autre rive qu'on a pour point de vue est terminĂ©e par un coteau bien vert que couvrent ça et lĂ  quelques maisons et, pour second plan, une longue montagne sur laquelle on aperçoit des chĂąteaux. Je ne saurais exprimer mon extase, mon ravissement, Ă  la vue du magnifique tableau qui s'offrit Ă  mes yeux lorsque j'ouvris ma fenĂȘtre : je croyais faire un beau rĂȘve. Tant de vaisseaux en rade, mille barques et bateaux qui vont et viennent dans tous les sens, tandis que les navires restent immobiles ; le silence qui rĂšgne sur cette immense masse d'eau, tout concourt Ă  vous donner l'idĂ©e d'une fĂ©erie
"